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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

ner, imposer des contributions. Je ne prétends pas qu’on puisse agir autrement, en temps de guerre ; non. Mais ce n’est pas une raison pour que j’approuve ce qui a été condamné pendant cent ans, pour que je condamne ce qui était approuvé précédemment, la guerre n’eût-elle été faite que pour repousser une agression. Schill, Lützow, Korner, Palm et Hofer rougiraient de honte s’ils entendaient, aujourd’hui, ce que nous disons de braves gens comme eux, par la seule raison que ces braves gens étaient des Français et que c’était nous qui avions un Davoust à notre tête. Je m’exprime peut-être vivement, mais je suis pour tout de bon ennemi déclaré des guerres et des chants de triomphe, comme du temps des Césars j’aurais été l’ennemi des combats de gladiateurs et des applaudissements des arènes. Pour moi, un homme en vaut un autre, un peuple vaut un autre peuple, et je les estime d’après leur valeur morale, non d’après leur origine.

— Ah ! oui ! s’écria alors Wolfgang d’un ton superbe, ce sont là de vieilles idées démodées sentant la Révolution française. Il y a longtemps qu’elles n’ont plus cours chez nous.

Le comte Riva inclinait la tête en signe d’assentiment.

— C’est bien cela ; c’est bien cela ; fit-il. Un