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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

Elle lui tendit un petit morceau.

— J’espère que je vous soigne, ajouta-t-il avec une évidente satisfaction de lui-même.

Le matin d’après, on déjeuna d’un morceau de veau.

— C’est moins bon qu’un perdreau, observa le général.

Au soir, il renouvela l’observation.

— Ce soir, la cuisine est maigre, fit-il ; mais, comme disent les Français, on ne peut pas manger des perdreaux tous les jours.

— Que je vous envie le plaisir de pouvoir courir les champs et les bois, le fusil sur l’épaule ! lui répondit Hanna.

— Vous n’avez qu’à venir avec moi.

Le lendemain, ils se mirent en chasse… Elle tira deux coups de fusil, sans rien tuer, comme on le pense bien, et surtout sans se plaindre de la secousse à l’épaule. Clarisse était avec eux et courait chercher le gibier abattu ; mais, dès qu’elle voyait ajuster, elle se bouchait les oreilles.

En revenant, Hanna marchait côte à côte avec le général. Le fusil sur l’épaule, elle allait d’un pas leste, comme une véritable amazone. Son compagnon, saisissant un moment où Clarisse était devant à la poursuite d’un papillon, lui dit à mi-voix :