corrompue, l’Angleterre piétiste et la Russie impie.
Qui pourrait lui reprocher de s’être occupée, de s’occuper de son moi ?
Dans les romans, nous aimons beaucoup les sentiments élevés, l’abnégation ; mais nous n’aimons cela que dans les romans. Or Hanna n’est pas l’héroïne d’un roman allemand ; je vous la donne simplement comme une jeune fille allemande en chair et en os ; elle vit aussi bien, lecteur, que nous vivons, vous et moi ; on la rencontre chaque jour dans la rue, parmi vous, mesdames, et elle est respectée au même titre que vous, étant de même que vous très-convenable, très-morale. L’héroïne d’un roman allemand ne se serait pas contentée de jurer fidélité à Andor ; elle lui aurait gardé sa foi ; mais une honnête jeune fille allemande de nos jours, comme mademoiselle Teschenberg, rejette avec une juste indignation la pensée d’appartenir à un homme sans position et préfère à des relations frivoles, répréhensibles, une alliance morale telle que l’est assurément l’alliance d’une gouvernante de vingt ans avec un général qui a dépassé la cinquantaine.
Et si quelqu’une d’entre vous, mesdames, n’approuvait pas l’aimable mademoiselle Teschenberg, c’est qu’elle lui envie le talent avec lequel elle a