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Page:Sacher-Masoch - Les Prussiens d’aujourd’hui, 1877.djvu/353

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UN SUCCÈS CONTEMPORAIN

— Les cheveux sont-ils bien à elle ? dit de son côté la comtesse Bärnburg.

Le roi restait muet ; mais, derrière sa lorgnette, ses yeux semblaient vouloir sortir de leur orbite lorsque Valéria, endormie, commença à respirer et que les flots soyeux de sa noire chevelure, tombant sur sa gorge d’albâtre, suivirent lentement le jeu de ses poumons qui les soulevaient et les rabaissaient. À sa sortie de la scène, le public délirait positivement.

De nouveau, le roi reparut dans la coulisse, et, tirant de dessous son uniforme un modèle d’engagement, il dit à l’actrice :

— Lisez. Si vous consentez, tout est fini.

Au moment où Valéria, enveloppée dans son manteau brun, allait monter en voiture, la pluie tombait si fort que l’étroite rue où était située la porte des acteurs ne formait plus qu’un ruisseau.

Des centaines d’amateurs, gens de la meilleure compagnie pour la plupart, entouraient la voiture, afin de voir l’idole une fois encore. Celle-ci hésitait à mettre le pied dans le courant boueux inondant le trottoir. Un jeune officier de cavalerie s’avança et étendit son manteau blanc devant elle.

Une bonne action, un exemple d’héroïsme en entraîne fréquemment cent autres. En cette occasion, le sot hommage rendu par l’officier à une