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Page:Sacher-Masoch - Les Prussiens d’aujourd’hui, 1877.djvu/369

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PETITES AFFAIRES

— Mais, vous n’êtes plus du tout joli, s’écria-t-elle avec sa franchise originale. À quoi ressemblez-vous donc ? Vous avez l’air si drôle.

Le comte Bärnburg prit son air le plus paternel.

— Voyons, baron, il faut faire quelque chose, entrer dans une carrière pratique.

— Voulez-vous qu’il déshonore sa famille en travaillant comme un homme ordinaire ? s’écria sa femme. Non, non.

Le comte qui, depuis son mariage, s’était abonné à la Gazette de la Croix et parlait volontiers morale, riposta résolûment :

— Est-il donc plus honorable de faire des dettes, de jouer ou de vivre aux dépens d’une vieille dame riche ?

— Lui devenir le favori de…, s’écria la comtesse en riant, oh non ! Il est trop drôle maintenant pour avoir encore des aventures ; il est si drôle qu’il doit se marier ; il est mûr pour le mariage.

— Quelle est la jeune fille riche qui l’épousera ? Il n’a ni position, ni biens, ni…

— Qui l’épousera ? Julie tout simplement.

— Julie ! je n’y avais pas pensé.

Le colonel Klebelsberg, père de Julie, était mort et, depuis lors, la jeune baronne vivait dans la maison du comte Bärnburg, devenu son tuteur.

La comtesse fit appeler Julie, et, pendant une