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Page:Sacher-Masoch - Les Prussiens d’aujourd’hui, 1877.djvu/484

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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

les coulisses. Les premières paroles officielles prononcées, il y eut, entre un portrait d’Hébé et une autre toile représentant un buisson de roses, une courte conversation ne laissant rien à désirer de part et d’autre comme modèle de germanisme.

— Qu’ai-je à espérer, belle Valéria ? commença le roi.

— Tout, répondit l’actrice, jouant avec la dentelle qui cachait son beau bras ; mais vous ne devez pas ignorer qu’il est dangereux de me posséder, Majesté. J’ai de grandes prétentions et je suis parfois capricieuse à l’excès.

— Je pourrai vous prouver d’autant mieux que c’est plus qu’une faiblesse momentanée que je ressens pour vous.

— Vous me ferez acheter et meubler un petit hôtel, Majesté.

— Il sera fait selon votre désir.

— Et quelle somme m’accorderez-vous ?

— Fixez vous-même.

— Je serai modeste ; cinquante mille florins par an. Les rois étant des hommes, et rien ne changeant plus vite qu’un cœur, ou, en d’autres termes, rien n’empêchant qu’une autre dame me supplante très-prochainement, Votre Majesté me donnera, sans plus attendre, cinq cent mille florins, et me fera,