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UN HOMME LOYAL, ETC.

mère d’Hanna, de sa bienfaisance, de son dévouement.

Quelques jours après la première audience, un équipage de la cour vint chercher la générale. La reine voulait, pendant une heure, causer à son aise avec sa nouvelle favorite. Une autre fois, Hanna dut faire une promenade à cheval avec Sa Majesté. On remarqua ensuite à l’Opéra que la reine la saluait de l’éventail, et enfin, un soir, Sa Majesté vint incognito chez la générale, et se fit montrer sa petite fille, qu’elle daigna prendre sur ses genoux, embrasser même.

La sympathie de la souveraine pour Hanna éveillait d’autant plus l’envie chez toutes les dames, qu’on savait très-bien que la reine Paula tenait les rênes du gouvernement, et que, dans les plus petits événements de la cour comme dans les plus grands actes politiques, c’était sa volonté qui décidait.

Le bon peuple, qui était assez heureux pour qu’elle lui permit de payer ses nobles passions, ne lui rendait que trop facile de commander en tout et pour tout, à peu près comme une czarine du siècle passé. À vrai dire, elle ne pouvait s’accorder les plaisirs dramatiques d’une Élisabeth ou d’une Catherine, tels que le billot, la Sibérie, le knout ; mais il existe d’autres moyens plus doux