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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

frontière n’embrassent pas moins de deux milles carrés 7/10. Elle possède un millier d’esclaves. C’est à elle qu’appartient ce beau chien du Saint-Gothard que vous avez certainement admiré à l’exposition canine ; il est noir et a les pattes blanches ; non, non. Qu’est-ce que je dis ? Il a trois pattes blanches et une jaune. Vous connaissez certainement là négresse Zobéide, la soubrette de la princesse. Le général Kutusow est ce même personnage auquel Napoléon III — vous vous souvenez assurément, — Napoléon disait un jour : « Il doit faire très-froid en Russie. »

Plus tard, le compagnon si bien renseigné par Pfefferman apprend que la prétendue princesse Kutusow s’appelle de son vrai nom Blitzrieder, et qu’elle est la femme d’un fabricant de chaussures ; mais Pfefferman n’est pas embarrassé par cette découverte.

— Blitzrieder ! s’écrie-t-il… Oui, oui, c’est une de mes amies d’enfance ; elle est née Schnürlein ; son frère est architecte à New-York ; nous avons joué ensemble à colin-maillard.

En outre, M. Pfefferman connaissait tous les hommes célèbres, tous ceux dont il était question dans les journaux, et il les connaissait avec une effrayante précision.

Bismarck avait un jour allumé son cigare au