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VALÉRIA REMPORTE UNE VICTOIRE

— Qu’y a-t-il là ? demanda-t-elle avec frayeur. J’ai vu briller quelque chose.

Andor se rapprocha et vit, au delà des petits livres, une paire d’yeux flamboyants qui se fixaient sur sa visiteuse.

— Pardonnez-moi, c’est un de mes chats, dit-il en riant.

— Vrai ! que je voie ?

Elle était en ce moment derrière lui, appuyant légèrement la main sur son épaule et l’effleurant doucement de son haleine.

— Comme c’est étrange ! On dirait deux feux follets, murmura-t-elle.

— On pourrait presque croire aussi que, dans l’obscurité, vos yeux sont phosphorescents, dit Andor se retournant vers elle.

Elle rit gaiement.

— Je ne sais s’ils ont cette aimable propriété, répondit-elle ; mais on m’a souvent dit que mes cheveux dégageaient des étincelles électriques.

— J’ai entendu parler de cela, pour les cheveux rouges surtout ; mais je ne l’ai pas vu.

— Si nous essayions ! Éteignez votre lampe, docteur.

Elle ôta son chapeau et retira rapidement les grosses épingles dans sa chevelure. Les boucles noires se déroulèrent sur son dos, confondant