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IV

NOUS AVIONS MIS SUR PIED SEIZE BANNIÈRES

À l’heure accoutumée, dans l’après-midi, les trois amis étaient de nouveau au petit café. Andor s’absorbait dans la lecture d’un journal ; Plant savourait par gorgées sa tasse de café, la première de la journée, et Wolfgang, tout rayonnant du reflet de la majesté royale, mâchonnait un cigare.

— On donne, ce soir, la Pucelle d’Orléans au théâtre de la Cour, fit Andor.

— Iras-tu ? demanda Plant d’un ton moqueur.

— Certainement.

— Moi, je préfère voir un ballet ou un opéra de Wagner, magnifiquement monté.

— Affaire de goût.

— À notre époque, tout le monde a le goût de l’amusement ; seulement tout le monde n’a pas le courage d’en convenir. C’est pourquoi, lorsqu’on donne une pièce dite classique, on voit au théâtre