et le plaisir, sous toutes leurs couleurs, et être forcée de sentir tout à coup que ce cœur vit et réclame ses droits. Serait-il vrai que toute créature doit aimer au moins une fois ? Je n’ai jamais aimé ; qu’y aurait-il donc de surprenant ? Andor n’est-il pas un homme digne de l’amour sans bornes d’une femme ? Et moi, moi, que suis-je ? »
À la stupéfaction de sa soubrette, elle se mit à pleurer à chaudes larmes.
Dans cette même matinée, il arriva pour la première fois que quelqu’un vint demander à parler à Andor au bureau de la Réforme. Par-dessus le marché, ce quelqu’un était une dame.
Il parut dans l’antichambre et y trouva Valéria. Il lui tendit la main, demandant ce qu’elle désirait. Elle devint très-pâle, puis très-rouge.
— Je voulais, fit-elle lentement, j’avais seulement l’intention… c’est une prière… Mais vous ne m’en voudrez pas de venir vous déranger pour de semblables bagatelles ?…
— À vous, vous en vouloir ! dit-il avec chaleur. Je suis incapable de cela.
Elle lui adressa un long regard de remerciement et lui tendit l’ordonnance.
— Je vous en prie, dites-moi ce que cela signifie.
Andor lut et rit malgré lui.