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Page:Sacher-Masoch - Les Prussiens d’aujourd’hui, 1877.djvu/724

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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

— Vous seriez capable de mettre cette folle idée à exécution ? interrogea lentement Oldershausen.

— J’en suis capable et immédiatement, répliqua Valéria.

Elle donna des ordres au cocher, et aussitôt celui-ci fit avancer sur le rond-point une petite voiture légère.

— Au joug, messieurs ! commanda Valéria d’un ton méprisant.

Si grande était la puissance de la belle actrice sur ses adorateurs qu’ils lui obéirent sans résistance, se laissant atteler deux à deux.

Quand ce fut fini, Valéria monta sur le siége avec un sourire de triomphe et saisit les rênes.

— Mais, baron, dit-elle alors, je vois que vous n’êtes pas attelé.

— Au joug aussi, Oldershausen ! cria le garde du corps.

— Il manque un sixième, fit l’interpellé ?

— C’est vrai, s’écria Valéria. Où trouver tout de suite un autre de mes esclaves ?

— Voulez-vous de moi ? lui cria en ce moment Andor d’une voix frémissante.

Il était sorti du bosquet, et Valéria pouvait voir sa figure pâle, menaçante.