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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

tout le monde se moque de toi, je viens pour te dire que…

Elle se leva d’un bond et se jeta à son cou.

— Que je t’aime, ajouta-t-elle, que je n’aime que toi et que je ne te quitterai pas, quand même tu m’accablerais d’injures, tu me mépriserais, tu me repousserais loin de toi.

— C’est beau, c’est noble à toi de venir en ce moment me tendre la main en signe de réconciliation, répondit Andor frémissant de tous ses membres, mais je ne puis la serrer.

— Andor ! supplia Valéria fixant son regard sur lui.

— Réponds-moi loyalement, commença-t-il avec sévérité.

— Interroge-moi.

— Es-tu la… la maîtresse du roi… ?

— Oui.

— Et tu me proposes de…

— Ne t’emporte pas, Andor ; laisse-moi tout te dire ; peut-être me pardonneras-tu.

Viens, sois gentil ; assieds-toi près de moi.

Elle l’attira sur un vieux fauteuil qui était auprès de la table à écrire et roula pour elle un siége auprès de lui.

— Maintenant écoute-moi tranquillement jusqu’à ce que j’aie fini.