— Qu’avez-vous donc fait, Homutofko ?
— J’ai… je me suis battu en duel, Très Révérend Évêque.
— Battu en duel ? Vous ! »
L’évêque s’était levé brusquement.
« C’est la vérité.
— Et dans quel but ! Étiez-vous donc hors de votre bon sens ?
— Je me suis… c’est pour… pour mon fils que je me suis battu en duel.
— Et pourquoi ?
— Pourquoi ? Très Révérend Évêque, répondit Sascha, parce que je l’aime. Je l’aime tant, que je sacrifierais tout pour lui, sans excepter ma pauvre vie.
— Racontez-moi comment la chose s’est passée », dit l’évêque.
Le curé commença son récit de la manière simple et droite qui lui était propre. À mesure qu’il parlait, ses regards s’animaient, et ceux de l’évêque exprimaient le plus vif intérêt ; et quand les yeux de Sascha se remplirent de larmes, les siens se mouillèrent à leur tour ; enfin, touché, il serra le bon curé dans ses bras, avec émotion, en disant :
« Que Dieu soit avec vous ! Dans un cas semblable, je crois que je me serais battu moi-même en duel. »
Peu de temps après eut lieu la célébration de deux mariages. Ce fut d’abord le lieutenant Silvaschko qui conduisit à l’autel Urscha, sa cuisinière. Quinze jours plus tard, le curé bénit l’union de son Saschka avec Marga.
Zagoinski donna une grande fête. Tout le monde