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MARQUIS DE SADE — 1778
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Je vous prie de lui donner six livres de plus par mois que les trente francs qu’on a coutume de lui donner, et cela pour l’entretien du parc et des terrasses et pour faire petit à petit enterrer toutes les pierres des allées du parc.

Il faut lui faire faire un état signé que vous m’enverrez, tant du linge qui reste entre ses mains que de l’argenterie ; il serait également propre qu’un jour où vous aurez le temps vous dressiez un inventaire général des meubles de tout le château, que vous feriez également passer à madame ou à moi.

L’affaire importante à présent à la Coste est le bail. J’ai donné ma parole par écrit à Sambuc, le garde, qui le porte à cinq mille six cents livres, offre infiniment plus forte que celle de Chauvin dont je ne veux absolument plus pour mon fermier. Je vous prie de conclure avec le dit Sambuc……

Votre administration renferme tout et principalement le soin des terres. Arles augmentera ; on peut attendre pour le bail le printemps prochain, puis nous verrons…… Ripert offre à Mazan de ne diminuer ni d’augmenter ; n’acceptez cette offre que quand vous aurez employé tous les moyens possibles pour augmenter. Vous savez tout ce que nous avons toujours dit et pensé de Ripert. Recommandez-lui d’avoir bien soin du château……

Je vous laisse l’affaire de Saumane entre les mains ; tirez-en le meilleur parti que vous pourrez, et tâchez de me conserver la Vignherme. Mais surtout ne laissez pas échapper, si vous pouvez, la bibliothèque et le cabinet d’histoire naturelle. Entendez-vous toujours avec M. le commandeur surtout ; vous savez combien je veux le ménager et agir en tout de concert avec lui, en observant toujours mes intérêts que je vous recommande et que je ne suis pas en peine que vous preniez toujours avec toute la chaleur que je vous connais…… Retirez bien exactement quittance de tout, ce n’est que cela qui pourra mettre de la clarté dans les comptes que nous ferons ensuite.

Il n’y a rien de perdu pour ma charge. Elle est vendue son prix. Ce n’est qu’un revirement de partie et toucher mes dix-huit mille livres de rente sur cet objet ou sur une terre qu’on acquerra, cela revient absolument au même. Reste le titre et l’honneur : je les envie peu l’un et l’autre ; ils m’ont fait trop d’ennemis. Quand on a le malheur d’en avoir autant que moi, il faut se faire une petite fortune qui ne fasse point d’envieux et renoncer à toute pompe et à tout éclat. Ne cessez, mon cher avocat, d’écrire à ma belle-mère que ma présence est très nécessaire à mes affaires et engagez-la pour le bien de la chose à faire accélérer ma liberté. Vous savez qu’il y a longtemps que je vous ai dit que c’était une façon de l’engager à terminer. Employez avec toute la chaleur de votre amitié pour moi. Au reste, vous savez que c’est toujours moi qui vais gérer mes affaires et m’entendre avec vous pour les diriger, les pouvoirs de madame étant à bas par mon arrêt, et l’ordre du roi n’empêchant point de gérer son bien. J’espère que vous aurez été passer quelques jours à la Coste pour mettre tout en ordre ; je laissai tout en désordre en partant ; je ne pus parler que