dont mon mari se plaint, surtout mon mari étant arrêté. Depuis qu’il m’en
a fait des plaintes, je ne lui ai point écrit ; j’ai lieu de ne le pas croire
coupable de certain fait……
Il ne serait pas mal que la communauté écrivît ce qui se passe à l’intendant en rendant bon témoignage et redemandant leur seigneur. S’ils ne sont pas écoutés, cela ne peut pas faire de mal…… J’oubliai que j’emploie un ami du ministre dont personne ne se doute pour obtenir la levée de la lettre de cachet. Je suis après à le persuader de ne pas se rebuter de ce que l’on lui dira et de pousser vivement. Nous verrons ce que cela produira quand vous serez ici…… J’ai grand besoin de vos conseils et de vos lumières pour me débrouiller de l’affreux chaos où je suis. S’il m’est permis de lui écrire, je lui ferai entendre votre arrivée ici ; cela le tranquillisera. Adieu, mademoiselle. Ma reconnaissance égale tout ce que vous faites pour nous ; c’est vous en faire assez connaître l’étendue.
Ce que vous me marquez, monsieur, du détail de votre petit séjour à la Coste, le cinq août environ, me suffit pour être très éclairée sur ce que je voulais savoir, et dont je me doutais. Il y a eu là une petite cabale pendant le séjour, à ce que j’aperçois, pour plaire en faisant sa cour et pour s’emparer de l’esprit et des affaires à l’exclusion de tous autres ou les rendant suspects. Je n’en suis pas exempte, car on a cherché à persuader à madame de S. que j’étais le mobile de ce dernier événement de concert avec M. le commandeur…… Il faut pourtant parler clair à cette femme et la désabuser par des convictions auxquelles elle n’ait point de réplique et qu’au moins elle se tienne tranquille. Voici la phrase de la dernière lettre qu’elle m’écrivit hier. « À l’égard de la vérification des faits, c’est tout ce que madame de Sade désire : tout ce que l’on dira sera à l’entière justification de sa conduite actuelle. » Je suis presque fâchée des débris que vous avez anéantis des petites feuilles et les deux volumes qui étaient transportés dans le haut. En les voyant, peut-être, elle ne pourrait nier les dangers dont on l’a préservée et la justice et la sagesse des précautions qu’on prend. Si elles ne sont pas anéanties sans retour, il les faut conserver avec précaution et discrétion.
Dites-moi un peu si, pendant que vous avez eu occasion de voir Mar…… à Aix, il vous a parlé de ces choses-là, et par qui il peut les avoir sues. Cela me paraît fort extraordinaire. La demoiselle de Rousset m’a écrit, le vingt-huit août, que le sieur M.r. lui avait dit, à lui, en l’arrêtant : « Parle, parle, petit homme, toi qui vas être renfermé le reste de tes jours pour avoir fait dans une chambre noire qui est ici dessus… telle… et telle…