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CORRESPONDANCE INÉDITE DU MARQUIS DE SADE — 1778


d’égards ou de confiance, ce n’est point à moi à en rendre compte ; en général je crois que c’est une sage précaution contre les écarts qui l’ont compromis si souvent. » Quoi qu’elle puisse me dire et écrire, je ne sors pas de là et n’entrerai certainement avec elle ni avec personne en aucun détail, excepté avec vous, qui savez tout et ce qu’il ne faut pas dire……

En voilà plus qu’il n’en faut pour achever de perdre la tête à madame de Sade. Convenez-en. On veut donc lui faire croire que c’est une injuste tyrannie exercée, ou par sa famille à elle, ou par le gouvernement. Pour moi je vous dirai franc que, s’il est vrai qu’ils pensent ainsi (et je vous prie de le leur dire), je ne m’oppose en rien à cette liberté désirée ; qu’ils peuvent la demander. La seule chose que je veux éviter, en la demandant moi-même, est que, s’ils s’en trouvent mal, ils ne me feront pas au moins les mêmes reproches qu’ils m’ont fait de la lui avoir déjà procurée deux fois……

Faites ressouvenir un peu M. le commandeur de ses neveux. Surtout du chevalier de Malte.