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MARQUIS DE SADE — 1784
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dront précieux. Ce n’est pas pour moi, car je suis trop vieille, mais je pense en mère de famille. Dites au viguier que j’ai reçu sa lettre, que je lui répondrai, ……en attendant, s’il y a quelque démarche à faire, soit pour le bois de Lavelan chez mademoiselle de Rousset, qui, en conscience, m’appartient puisqu’elle ne l’a pas payé, soit sur ce qu’il n’y a plus de catholiques dans les charges, chose qui est contre les règles à ce que je crois, faites avec lui ce qu’il faut pour cela……


La marquise défend que l’on touche aux papiers placés sous le sceau de M. de Sade. (4 mai 1784).

……Vraiment, monsieur l’avocat, vous me faites rire en me demandant permission d’ouvrir une armoire dont vous avez la clef……

Paulet dit avoir remis dans le cabinet de monsieur un sac de papier cacheté. Comme il est du cachet de M. de Sade, j’impose la loi de n’y pas toucher et j’approuve votre raison actuellement de ne vouloir pas y entrer, chose dont je ne pouvais deviner le motif. Je connais l’esprit costain. Ils diraient cinquante propos et, pour y couper court, du moment qu’ils disent y être entrés, il faut n’y mettre pas le pied et y mettre le scellé, afin de voir si l’on y voulait fouiller, et que, s’il s’y trouve quelque chose de manque, ils ne puissent pas, ces messieurs, dire que c’est vous ou moi qui les avons fait distraire.

Monsieur de Sade et ses enfants se portent assez bien. Cependant il se plaint toujours de son œil……


Gaufridy se plaint à la marquise des lettres qu’elle a écrites sur lui à mademoiselle de Rousset.[1].

En parlant de mon compte, votre honnêteté et celle de M. le marquis sont bien propres à me rassurer. Malgré cela, des confidences faites par mademoiselle Rousset sur des lettres écrites de votre part m’ont beaucoup affligé. Je croyais avoir fait mes preuves de sérieux attachement et de droiture.


La marquise ne peut tirer aucune instruction ferme de M. de Sade. (17 août 1784).

……Je ne vous marque rien encore pour les créanciers de M. l’abbé parce que je suis bien dans l’embarras pour décider ce fait, M. de Sade continuant à ne vouloir pas répondre aux affaires. Ce que je vous mande de sa part, ce sont des phrases qu’il me dit de temps à autre et sur le

  1. Brouillon, conservé par l’avocat, d’une lettre du seize août.
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