Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/117

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bras, aussi chagrine qu’elle, nous mêlâmes nos regrets et nos pleurs… Ah monsieur ! dit Isabeau en s’adressant à M. de Mirville, c’est l’innocence et la candeur même, je ne lui connais nul défaut… je vous la recommande, monsieur, je serais au désespoir s’il lui arrivait quelque malheur… Des malheurs ? intérompit Mirville, je ne vous la prends que pour faire sa fortune. Isabeau. — Que le ciel au moins la préserve de la faire au dépends de son honneur. Mirville. — Que de sagesse dans la bonne nourrice ! On a bien raison de dire que la vertu n’est plus qu’au village. Isabeau. à M. Delcour. — Mais vous m’aviez dit ce me semble, monsieur, à votre dernière visite que vous la laisseriez au moins jusqu’à ce qu’elle eût rempli ses premiers devoirs de religion. M. Delcour. — De religion ? Isabeau. — Oui monsieur. M. Delcour. — Eh bien ! est-ce que cela n’est pas fait ? Isabeau. — Non monsieur, elle n’est pas encore assez instruite ; monsieur le curé l’a remise à l’année prochaine. M. de Mir-