Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/121

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faites jamais si bien la curée que quand vous avez forcé la bête. Jamais je ne vis d’ames si dures que celles de ces suppôts de Bertole. Aussi n’est-ce pas pour rien qu’on vous accuse d’avaler le gibier tout cru pour avoir le plaisir de le sentir palpiter sous vos dents… Il est vrai, dit Delcour, que les financiers sont soupçonnés d’un cœur bien plus sensible… Par ma foi, dit Mirville, nous ne faisons mourir personne, si nous savons plumer la poule, au moins ne l’égorgeons-nous pas. Notre réputation est mieux établie que la vôtre, et il n’y a personne qui au fond, ne nous appelle de bonnes gens… De pareilles platitudes, et d’autres propos que je ne compris point, parce que je ne les avais jamais entendus, mais qui me parurent encore plus affreux, et par les expressions qui les entrelassaient et par l’indignité des actions dont Mirville les entrecoupait ; de telles horreurs dis-je, nous conduisirent à Paris, et nous arrivâmes.

La maison où nous descendîmes n’était