Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/136

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yeux étincellaient de mille sentimens divers, parmi lesquels je crus en démêler de plus terribles que ceux de la colère, et dont les impressions, en disloquant les muscles de son odieuse phisionomie, me le firent paraître encore plus affreux… Oh ! madame, comment vous rendre les nouvelles infamies dont je devins victime ! elles outragent ensemble et la nature et la pudeur, je ne pourrai jamais vous les peindre…… Il m’ordonne de quitter mes vêtements…… je me jette à ses pieds, je lui jure vingt fois mon innocence, j’essaie de l’attendrir par ce funeste fruit de son indigne amour ; l’infortuné, agitant mon sein de ses palpitations, il semblait déjà se courber sur les genoux de son pere… on eut dit qu’il implorait ma grâce… Mon état ne toucha point Mirville, il y trouvait, prétendait-il, une conviction de plus à l’infidélité qu’il soupçonnait ; tout ce que j’alléguais n’était, qu’imposture, il était sûr de son fait, il avait vu, rien ne pouvait lui en imposer…… je me mis donc dans l’état