Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/170

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quarante mille francs de billets payables d’aujourd’hui en un an, mon intention est que cette somme serve de dot à Sophie ; je vous prie, monsieur, de lui chercher pendant cet intervalle un époux digne d’elle, qui réunisse, à votre approbation, aux vertus qui doivent lui mériter une telle femme, le bonheur de lui être agréable ; car, je veux toujours l’aimer, je veux toujours lui tenir lieu de mère ; s’il arrivait que le sujet choisi ne put lui convenir, vous voudrez-bien jeter les yeux, sur un autre. La clause la plus essentielle, aux nœuds que je projette pour cette chère enfant, est qu’elle aime son mari, et qu’elle en soit aimée ; en voulant faire son bonheur je ne me pardonnerai pas de l’avoir livrée à un époux qui peut-être la mépriserait, pour une faute qui n’est pas la sienne ; il sera donc prévenu du malheur de la fille qu’on lui destine, vous lui ferez sentir à quel point elle en est innocente, et vous ne les réunirez qu’en cas ou cette