Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/219

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entendre cette dernière phrase ; enveloppée d’un manteau de lit, elle s’était lestement évadée par le petit escalier qui communique de sa chambre au cabinet de madame de Blamont, et elle était déjà toute allarmée sur le pied du lit de sa mère, quand le président peu accoutumé à de la résistance, lorsqu’il annonçait des désirs déclarait que si on ne lui ouvrait pas à l’instant, il allait enfoncer la porte… ; Il s’y déterminait, quand une femme de chambre, promptement envoyée vers lui, proposa de passer dans l’appartement de madame, où le déjeûner allait être servi.

J’ai malheureusement deux libertins à représenter ; il faut donc que tu t’attendes à des détails obscènes, et que tu me pardonnes de les tracer. J’ignore l’art de peindre sans couleur ; quand le vice est sous mon pinceau, je l’esquisse avec toutes ses teintes, tant mieux si elles révoltent ; les offrir sous de jolis dessins, est le moyen de le faire aimer, et ce projet est loin de ma tête.