Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/252

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coupable du même genre de tort… Dolbourg a puni l’une de sa main, voulant également punir l’autre… elle m’est échappée… je ne vous cache rien moi, vous voyez ma sincérité… c’est le cœur d’un enfant. Madame de Blamont, oh, mon ami, voilà donc où entraîne le libertinage ! que de chagrins, que d’inquiétudes suivent toujours ce vice épouvantable ; ah ! si le bonheur eût été moins vif dans votre maison, croyez au moins qu’entre votre Aline et moi, il eût été mille fois plus pur. M. de Blamont, laissons mes torts, il me faudrait des siècles pour les réparer, l’impossibilité d’y réussir me porterait au désespoir, qu’il vous suffise d’être bien sûr que je ne les aggraverai plus… Et des larmes ont échappées des yeux de la crédule madame de Blamont. — Au défaut du bonheur réel, la certitude de ne plus voir augmenter ses maux, est une consolation pour l’infortune ; accordez-moi la grâce entière, a dit cette malheureuse épouse en pleurs, ne pensez plus à cet