Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/279

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les originaux de ces actes, et tout étant fini nous nous sommes juré mutuellement le mystère, ne nous réservant d’établir juridiquement nos preuves, que si le cas le requérait.

Le curé voulait que j’écrivisse à madame de Kerneuil, c’est l’affaire de madame de Blamont, ai-je dit ; je vais l’instruire, elle agira comme elle le jugera à propos : notre rôle à nous, est de soutenir au besoin tout ce que nous savons, et de ne rien réveiller ; il s’est rendu à mes raisons, et nous nous sommes quittés.

L’impossibilité où je suis maintenant de donner des conseils à madame de Blamont, dans ce flux et reflux d’événemens prodigieux, m’engage à taire mes réflexions ; mais j’oserai pourtant lui dire qu’elle doit continuer d’écouter sa pitié et son cœur dans ce qui regarde la malheureuse Sophie, avec les précautions très-essentielles de ne la rendre ni au président ni à sa mère : deux êtres qui ne feraient assurément pas son bonheur. À l’égard de Claire, la ré-