Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/295

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ou de l’éducation du sujet que l’on veut corrompre, jusqu’à quel point on peut s’aider du physique ; la manière de manier l’orgueil, de profiter des faiblesses trouvées, de les étendre ou de les changer de but ; la façon d’étouffer les remords, de les remplacer par des sensations douces, d’employer enfin au vice qu’on désire, jusqu’aux vertus que l’on découvre ; toutes ces profondes subtilités du grand secret de la séduction, sont en un mot ignorées de toi, ne t’en mêles donc pas, mon ami, laisse-moi faire et je réussirai.

Il y a ici quelque chose de bien singulier, c’est que, de la science d’interroger juridiquement, naît celle de séduire criminellement ; car, que sont nos interrogatoires captieux ? que sont-ils autre chose que des subornations et des séductions épouvantables ?

Ainsi voilà donc un de ces cas plaisans, où l’art de la vertu d’éclat qui nous élève et nous fait respecter, con-