Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/337

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mandez pas que vous êtes plus sage. Oh ! pauvre philosophie ! est-ce donc de cette manière que tu captives le cœur de l’homme ; est-ce donc ainsi que tu te rends maître de ses passions !… La voilà cette chere Aline…, la voilà près de moi, qui pleure comme un enfant…; mais, maman, dit-elle, avec ses deux grands yeux tout en larmes…, il me semble qu’un petit quart-d’heure…, eh bien ! vous le voyez…, ne la grondez donc pas, elle le désire autant que vous, que cette certitude vous calme…; mais cela ne se peut pas, soyez bien sûr que si je n’y voyais pas moi-même les plus grands dangers, je l’aurais peut-être imaginé la première, croyez-vous que je ne sache pas ce qui peut convenir à l’amour. Je n’ai jamais connu, dieu merci, cette espèce de délire, mais je le conçois, rassurez-vous donc, vous êtes aimé, oui, j’ai voulu que ce mot fût tracé par celle même qui l’écrit d’après son cœur, on vous aime, on s’occupe de vous, on travaille pour vous, mais ne détruisez pas l’effet de nos soins, et ne cherchez