Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/346

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mercié très honnêtement, et ne s’en est point servi.

Revenus tous du premier étonnement de cette aventure, il nous a été impossible de ne pas entrevoir des contradictions dans le récit de nos voyageurs ; d’abord le valet nous dit qu’ils viennent de Lyon, et qu’ils vont à Paris. — Le maître, ou qui oublie l’ordre donné à son valet, ou qui a peut-être négligé de lui en donner un, nous assure, au contraire, que c’est du Dauphiné qu’il vient, et que c’est vers le Maine que leurs pas se dirigent. La tournure de la jeune personne nous parut d’ailleurs un peu suspecte. Elle a le ton gracieux et poli, sans doute, l’air de l’excellente éducation. Mais en l’examinant un peu mieux, on voit qu’il y a plus d’art que de nature dans ce qui lui donne les dehors de la bonne compagnie. Ses manières sont étudiées, ses gestes arrangés, sa prononciation belle, mais affectée ;