Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/349

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finitivement la résolution prise fut, que la maîtresse du logis irait elle-même voir la jeune femme le lendemain matin ; qu’elle commencerait par l’inviter à se reposer quelques jours à Vertfeuil ; qu’insensiblement elle lui laisserait appercevoir l’intérêt qu’elle prenait à cette belle voyageuse, et le désir qu’elle aurait de la connaître plus particulièrement… Mais timide, comme tu la sais, elle n’osa jamais faire cette visite seule, et je fus choisi pour l’y accompagner. Comme elle avait fait dire exprès qu’il ferait jour chez elle à neuf heures, afin d’être sûre de les trouver levés à huit et demies, nous y passâmes à cette heure, leur toilette était achevée, et ils se préparaient à descendre… Ils témoignèrent combien ils étaient honteux d’être prévenus. Les politesses furent réciproques de part et d’autre. Madame de Blamont engagea la conversation avec beaucoup d’adresse ; le mari et la femme, tous deux remplis d’esprit, la devinèrent, et loin de se refuser à ce