Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/155

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gardent communément leurs criminels, jusqu’à ce qu’ils en ayent un certain nombre ; ils se réunissent alors sept ou huit ensemble, et passent plusieurs jours à maltraiter ces individus, jusqu’à ce qu’enfin ils les achèvent. Leur chasse alors sert au festin, et la débauche se termine avec leurs femmes, qu’ils ont de même réunies, et dont ils jouissent en commun. Le roi agit également, dans son appanage, et comme son district est plus étendu, il a plus d’occasions de multiplier ces horreurs.

Tous les chefs, malgré leur autorité, relèvent immédiatement de la couronne ; le monarque peut les condamner à mort, et les faire exécuter sur le champ, sans aucune instruction de procès, pour les crimes de rébellion ou de lèze-majesté ; mais il faut que le délit soit authentique, sans quoi, tous se révolteraient, tous prendraient le parti de celui qu’on aurait condamné, et travailleraient, de concert, à détrôner un roi mal affermi par ce despotisme.