Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/223

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vue la chaîne des monts Lupata, au pied desquels est situé le Cap ; ensuite, je crus plus sûr de me regler sur la côte, espérant d’y trouver un plus grand nombre d’établissemens hollandais, et par conséquent plus de secours ; ce dernier parti me réussit : ces villages, extrêmement multipliés dans cette partie, m’offrirent presque chaque soir, un asyle. Je rencontrai plusieurs troupes de sauvages, dont quelques-unes me parurent appartenir à la nation jaune, nouvellement découverte dans cette partie, et le dix-huitième jour de mon départ de Butua, après avoir longé près de 150 lieues de côtes, j’arrivai dans la ville du Cap, où je trouvai, dans l’instant, tous les secours que j’aurais pu rencontrer dans la meilleure ville de Hollande ; mes lettres de change furent acceptées, et l’on m’offrit de m’en escompter ce que je voudrais, ou même le tout, si je le jugeais à propos. Ces premiers soins remplis, et m’étant vêtu convenablement, j’allai trouver le gouverneur hollandais.