Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/229

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supprime ici les détails nautiques, et les descriptions d’îles où nous touchâmes ; ce qui tient à cette route, si bien indiquée dans les voyages de Cook, ne vous apprendrait rien de nouveau ; je ne vous arrêterai donc un instant que sur la singulière découverte que je fis ; l’île que je vous décrirai, totalement inconnue aux navigateurs, offerte à mon vaisseau, par le hasard d’un coup de vent, qui nous y porta malgré nous, est trop intéressante par elle-même ; tout ce qui la concerne la différencie trop essentiellement des descriptions de Cook ; la rencontre enfin que j’y fis, est trop extraordinaire, pour que vous ne me pardonniez pas d’y fixer un moment vos regards.

Le vent était bon, la mer peu agitée ; nous venions de doubler la Nouvelle Zélande, par le travers du canal de la Reine Charlotte, et nous avancions à pleine voile vers le Tropique ; soupçonnant le groupe des îles de la Société, à peu de distance de nous, sur notre gauche, le