Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/449

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conditions de servir la patrie dans toutes les corvées publiques. Cléarque, disciple d’Aristote, nous apprend qu’en Laconie, la punition de ces hommes impropres au mariage, était d’être fouettés nuds par des femmes pendant qu’ils tournaient autour d’un autel ; à quoi cela pouvait-il servir ?[1] Toujours

  1. Une raison purement physique devint sans doute la cause de cette loi singulière. On croyait les célibataires impuissans, et l’on tâchait de leur faire retrouver, par cette cérémonie, les forces dont ils paraissaient manquer ; mais la chose était mal vue : l’impuissance, qui souvent même ne se restaure point par ce moyen violent, n’est pas toujours la raison majeure du célibat. Si des goûts ou des habitudes différentes éloignent invinciblement un individu quelconque des chaînes du mariage, les moyens de restauration agiront au profit des caprices irréguliers de cet individu, sans le rapprocher davantage de ce qui lui répugne ; donc le remède était mal trouvé. Mais cette citation, tirée de l’histoire