Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/480

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cet or d’Afrique ; que je l’ai eu par des échanges avec les colonies portugaises. Ici mon questionneur m’examinant de plus près encore, m’assure que les Portugais n’emploient en Afrique que de l’or du nouveau monde, et que celui que je lui présente n’en est sûrement pas. Pour le coup, la patience m’échappe : je déclare net que je suis las des interrogations, que le métal que je lui offre est bon ou mauvais, que s’il est bon, il ait à me l’échanger sans difficulté ; que s’il le croit mauvais, il en fasse à l’instant l’épreuve devant moi ; ce dernier parti fut celui qu’il prit, et l’expérience n’ayant que mieux confirmé la pureté du métal, il lui devint impossible de ne me point satisfaire ; il le fit avec un peu d’humeur, et en me demandant si j’avais beaucoup de lingots à changer ainsi : non, répondis-je sèchement, voilà tout ; et faisant prendre mes sacs à mes gens, je regagnai mon hôtellerie, où je passai la journée, non sans un peu d’inquiétude sur la quantité des questions de ce directeur.