Aller au contenu

Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/175

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il n’y a que cela qui t’arrête ? L’horreur du crime où nous allons être en proie, n’est éveillée dans ton ame que par ces deux raisons. — En vérité, je n’en vois pas d’autres. — Étranges principes que ceux qui ne font abhorrer le crime que par l’infamie de celui qui le commet, et non pas relativement à la seule douleur de s’en voir souillée. — Eh bien ! voilà encore de ces raffinemens de morale absolument inconnus de moi : oh ! quel besoin j’ai d’être à ton école, ou pour devenir meilleure, ou pour pécher plus voluptueusement : — pécher plus voluptueusement ? — Sans doute ; ne sais-tu donc pas qu’il est essentiel de connaître à fond toute la force du délit, pour en être plus délicieusement chatouillée, quand j’étais à Madrid, dévote en apparence, comme toutes les femmes de mon pays, je n’allais à confesse que pour cela ; je me faisais bien expliquer toutes les gradations du mal… Je m’en faisais dire tous les dangers… Ô Léonore ! si tu