Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/252

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cachot, elles seraient plus souples aujourd’hui ; dona Rufina, si vous me faites dire encore une fois de faire votre devoir, je vous fais mettre demain dans une maison de votre connaissance, dont vous ne verrez le soleil de vos jours. À ces mots, l’insolente courtière me saisit par le colet de ma robe, et m’entraine vers un canapé, mais me pliant légèrement sous elle… je lui échappe, et mettant aussitôt à la main l’arme dont j’étais munie… Malheureuse m’écriai-je, si tu fais un pas vers moi, tu es morte ; à l’instant les quatre amis se jettent sur Clémentine et moi, mais cette valeureuse compagne qui s’était armée en même-temps, en culbute un à ses pieds de la main qui ne tient pas le fer, et portant la pointe du couteau sur le sein de l’autre, pendant que j’agis de même sur ceux qui se trouvent le plus à ma portée, insignes fripons s’écrie-t-elle en s’élançant vers la porte : voilà comme l’innocence et la vertu savent triompher de la scélératesse ! Elle sort ; je me précipite sur ses traces,