Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/292

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persé, qui ne veut et ne peut s’allier qu’avec lui-même, qui nous donnerait des femmes si nous ne prenions celles de nos familles ? Il faudrait donc en enlever, cela nous arrive bien quelque fois, mais le mal n’est pas bien plus grand ?

L’inceste est d’institution humaine et divine. Les premiers hommes durent nécessairement s’allier dans leurs familles. Les loix et les constitutions de certains gouvernemens doivent faire défendre l’inceste comme d’autres doivent le tolérer. Par lui-même il est indifférent, il ne peut offenser que les loix politiques, mais il ne blesse en rien le pacte social, il établit plus d’union dans les familles, il en double et resserre les liens, peut-être même accompagne-t-il mieux que tout, les véritables loix de la nature.

N’imaginez pas au reste que le libertinage entre pour rien dans les motifs qui nous font tolérer ces alliances illicites selon vous, et pourtant autorisées par l’ancienne loi ; qu’elqu’étendue que cette