Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/313

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

hôte après cette narration, un peu plus de philosophie vous eût évité ces malheurs ; que diable vous faisait que cet homme fût juif ou turc, et que ne le laissiez-vous en paix ? — Comment un drôle qui refuse de manger du cochon ? — Imbécile, ne faut-il pas avoir perdu l’esprit pour imaginer que Dieu punisse ou récompense un homme en raison des viandes qu’il aura mangées ; ce sont des vertus que l’éternel exige, et non de ridicules simagrées qui font frémir le bon sens. Ami, apprend de moi que l’homme qui fait le bien est sûr d’être sauvé, quelque soit sa religion, et qu’il seroit infiniment moins dangereux de n’admettre point de dieu, que d’en supposer

    religion dans le morceau suivant, ainsi que dans quelqu’autres. Chaque fois qu’il parle à des gens qui ne sont pas au fait de ses principes, il est tout simple qu’il s’accommode aux leurs ; nous le reverrons redevenir manichéen, lorsqu’il parlera à ses femmes, ou à ses compagnons.