Aller au contenu

Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/326

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

donnent un total de dix piastres de plus que l’évaluation de notre chef. — Approchez, braves femmes, poursuis notre capitaine en appellant les deux complaignantes… Tenez, voilà ce que le tribunal bohémien vous adjuge en dédommagement de ce qui vous a été fait. — Ô monsieur ! monsieur ! s’écrièrent ces bonnes filles en arrosant de larmes les mains de leur Salomon… Hélas ! nous sommes trop contentes, mais il est bien méchant cet homme de Dieu que vous venez de condamner ainsi ; vous ne serez pas plutôt loin, qu’il viendra nous reprendre ce que vous nous faites donner avec tant de justice. — Le reprendre !… de quinze jours ma troupe ne quitte les environs de cette ferme, dit Brigandos au curé, et si tu t’avisais d’une pareille infamie, scélérat, je te ferais manger tes c…… en brochette… Tiens, reprends le reste de ta somme, je n’agis pas comme les officiers de justice. Moi, mon ami, je ne me paye pas par mes mains, reprends ton surplus, te dis-je… Ramasse ton Dieu… monte sur