Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/33

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effusions de la reconnaissance recommencèrent à s’épancher ici de nouveau, et l’heure du souper étant venue, on a été se mettre à table, où bientôt l’espérance réveillant dans toutes les ames les sentimens que tant d’évènemens fâcheux venaient d’absorber, a fait renaître la tranquillité et la joie sur tous les visages.

Le lendemain, il a été décidé qu’on cacherait soigneusement au président tout ce qui regardait Léonore ; que jamais cette jeune personne ne devait passer dans le public, pour autre que pour la fille de madame la comtesse de Kerneuil ; qu’elle avait été élevée par elle, qu’elle en portait le nom, qu’elle en devait réclamer les biens ; qu’après avoir arrangé à Versailles, l’histoire de la lettre de cachet, ce que le comte supposait être au plus l’histoire de vingt-quatre heures, on chercherait un homme d’affaires, intelligent et sûr, qui partirait avec les jeunes gens, pour aller à Rennes, travailler à la reddition des biens de Léonore ; que votre conscience soit en paix, a dit le