Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/376

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faux pas, c’est qu’il contraint au second, et qu’il en assure la tranquillité ; la plus grande de toutes les folles est celle qui, déjà déshonorée par un travers, a la bêtise de s’en refuser un autre… Tous les frais ne sont-ils pas faits ? Il y avait à la première chûte un peu de peine et beaucoup de plaisirs, il n’y a plus que des roses à la seconde. Toutes les épines ont disparues. — Eh quoi ! lorsqu’il s’agissait de notre bonheur,… lorsque nos effets présentés devant nous deviennent la récompense de notre faiblesse, la vertu te soutient, tu résistes ; et quand il n’est question ou que d’un léger profit, ou que d’un fol espoir de volupté, te voilà prête à te rendre ? — Que tu connais mal le cœur des femmes, si tu n’admets pas cette inconséquence ! C’est l’instant qui nous détermine, c’est le caprice, c’est le tempérament… On est sage par une fortune, on devient catin pour un joli homme, — Oh ciel ! te voilà séduite encore une fois. — Je ne te cache pas qu’une de nos compa-