Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/391

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tendrez jamais plus de train ; oh ! grand dieu dis-je à Clémentine, où sommes-nous donc ? Ne t’en inquiète point me dit cette folle en éclatant de rire, n’entends-tu pas que madame te dit que nous serons ici comme nous voudrons. — Assurément, reprit la duègne, on ne contraint personne chez moi… Liberté entière, si les demoiselles dont je vous parle reçoivent du monde, c’est qu’elles le veulent bien, soyez très-sûres que l’on n’entrera point chez vous par force… Mais je vous conseille de vous réjouir… Nous voilà dans le temps de la foire… Vous êtes jolies… vous ne manquerez pas de pratiques, je vous le répete, ma maison est sûre ; savez-vous qu’il y vient des filles des plus gros bourgeois de la ville… De petites poulettes en mantilles noires, qui disent à leurs parens qu’elles vont à confesse… et comme les églises sont humides, je les reçois ici, le directeur s’y trouve, et la cérémonie se passe sans scandale… La pénitence est quelquefois un peu rude, mais au moins sont-elles