Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/479

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muscles racourcis se contournaient de mille effrayantes manières, et la malheureuse faisait à regarder, autant de pitié que d’horreur. Alors je me rappelai les secours que je lui avais vu donner au scélérat, cause des tourmens affreux qu’elle endurait. — Je me peignis sa candeur et sa bienfaisance, et je me dis : — Est-il possible que des qualités si réelles, ne contrebalancent pas des vices imaginaires ; et le ciel est-il juste, quand il abandonne la vertu à de si grands tourmens. Mais si, dans cet instant, les infamies dont j’étais témoin, m’engageaient à déclamer contre le ciel et contre les hommes, combien l’événement qui suivit, n’augmenta-t-il pas l’horreur que j’éprouvois contre toute la terre ! À la troisième reprise, Castellina, jeune et forte, se défendant avec vigueur, exerça celle de ses bourreaux, l’un d’eux s’agitant pour la contenir ; laissa tomber, en se débattant, le capuchon qui lui couvrait la tête… Oh ciel ! quel était celui qui remplissait cette horrible fonction ! le croi-