Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/511

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ture de bien plus dangereuses pour elle. Par tous les saints du paradis, nous ferions mieux d’égorger tout d’un coup cette coquine, que de la ramener à monseigneur. Si elle parle nous sommes perdus, regarde si une femme de plus ou de moins dans le monde, vaut la peine de risquer nos places. Puisque nous en avons fait tout ce que nous voulions, puisque nous en sommes rassasiés partageons-la en dix-huit parts, et mettons les morceaux dans cette haye, nous dirons que nous ne l’avons point vue, jamais aucunes circonstances n’auront couvert un meurtre avec autant de sûreté ; ces cruelles paroles réveillèrent la triste victime de la cruauté de ces barbares… Ô messieurs ! dit-elle en se jettant à leurs genoux, je vous proteste sur-tout ce que j’ai de plus sacré que je ne parlerai jamais de ce que vous venez de faire. C’est vous qui me gardez, je serai toujours dans vos mains, ici comme chez monseigneur ; ne serez-vous pas de même à temps de me tuer si je dis un seul mot ? mais l’un