Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/528

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supplice, que de voir opérer ce mystère.

L’impiété s’acheva ; je sortis avec le peuple ; et bientôt j’en fus entourée ; on me questionna… Je me dis pelerine française, retournant dans ma patrie, le confrère de celui qui venait de dire la messe, celui qui l’avait aidé pendant la nuit, était venu se joindre aux paysans, il me regarda avec attention, je vis aussitôt la luxure éclater dans ses yeux. Il me demanda où j’avais couché ? sous un arbre à une lieue d’ici, répondis-je, ne voyant nul abri où pouvoir reposer ma tête ; il me proposa d’entrer au couvent, m’assura que je le pouvais à titre de pelerine, et que puisque je n’avais pas soupé la veille, on m’y servirait à déjeûner ; eusse-je eu mille fois plus d’appetit, je me serais bien gardé d’accepter de tels secours ;… il redoubla ses instances,… je mis plus d’expression à mes refus, et priant un de ces villageois de m’indiquer la route de Ségovie, je m’acheminai promptement vers le côté qu’on m’indiquait, sans oser seulement