Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/541

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réserver le meilleur pour le jour d’ensuite… se contenter seulement ce soir-là de juger mon adresse,… et que celui qui, mieux servi, ou plus heureux, arriverait au but en moins d’instant, serait le premier le lendemain dont je couronnerais l’ardeur. Un troisième ouvrit un avis différent : la forteresse, prétendit-il, devant être d’une résistance fort vive, il fallait, afin de se mettre en état de l’attaquer le jour suivant, escarmoucher devant les demi-lunes, et s’emparer de la redoute avant d’entrer dans le corps de la place. D’autres dirent des choses encore plus obscènes ; il n’y eut sorte de complots odieux qu’ils ne firent contre moi, sorte d’inventions crapuleuses ou barbares qui n’échauffassent leur tête… Enfin le capitaine apaisa tout, et dit que, comme on devait partir dans une heure, il ne voulait pas que personne me touchât avant le retour ; mais que pour passer cette heure agréablement, il fallait me jouer aux dés, et mettre entre les mains du sort la déci-