Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/555

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plus grandes maisons vous sont ouvertes ; on vous y reçoit avec plaisir ; on vous y parle avec respect, et par-tout vous trouvez des amis, de la protection et des hommages. »

Vous me séduisez, mon père, dis-je à Bersac, émue et presque décidée… Mais vous le voyez, je n’ai point de talent… À peine sais-je le français, depuis le temps que je ne parle que l’italien, le portugais et l’espagnol, tous mes mots se sont corrompus. — Cela reviendra facilement, me dit madame de Bersac ; abjurez ces langues étrangères, raccoutumez-vous au frein des règles grammaticales ; contraignez votre prononciation à redevenir pure et exacte, pendant que nous allons voyager ensemble, et je vous réponds qu’au delà des Pyrénées, on ne s’appercevra seulement pas que vous ayez jamais quitté la France. Votre organe est doux et flatteur, il a de l’étendue et de la justesse, il est tendre et flexible dans les hauts ; il n’a point de dureté dans les