Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/81

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à un cœur qui ne peut vous appartenir. — Eh bien ! je ne vous contrains plus, je vous laisse libre… je ne demande plus qu’une grace, et je l’implore à vos genoux, acceptez seulement le titre de ma femme, je n’en exigerai les droits que quand j’aurai triomphé de votre éloignement,… Ayant trop peu d’expérience, encore pour sentir où m’entraînait ce qu’exigeait de moi le consul, je promis tout ce qu’il voulut, sous le serment sacré qu’il me fit de n’en jamais exiger davantage, que mes répugnances ne fussent vaincues, je sentais bien que je lui laissais de l’espoir ; mais j’achetais la tranquillité, et me dégageais du titre odieux où sa cruauté me soumettait sans cela.

Nous arrivâmes ; Duval fut descendre chez un nommé Duprat, négociant Français, auquel, suivant nos conventions, il me présenta comme sa femme, et le lendemain nous fûmes nous établir dans le logis qui nous était destiné.

À Alexandrie, comme dans toutes les villes étrangères, les Européens se réunissent