Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/123

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traire ? — Vous ne m’en imposerez pas, vous êtes une catin,… vous êtes pis, vous nous avez volé en partant. — Moi, monsieur !… Juste ciel ! Et me jetant à ses pieds, oh monsieur ! je suis une malheureuse ; mais l’indigence n’exclue ni la franchise ni l’honnêteté… Croyez au serment que je vous fait de mon innocence sur tous les points dont vous m’accusez. — Ce n’est pas dans ce moment-ci… Non, ce n’est pas à l’instant où je viens vous punir sévèrement de vos fautes, que vous me ferez croire qu’elles n’existent pas. — Et alors il s’est levé et s’est promené quelque temps dans la chambre. — Je me suis levée aussi, et je me tenais en silence, n’osant lever les yeux sur mon juge et frémissant de ses arrêts… Alors, il s’est approché de moi, et m’obligeant à lever la tête, qu’il soulevait et contenait d’une de ses mains. — Ils vous ont tourné la cervelle ; ils vous ont dit que vous étiez jolie, il est impossible de l’être moins ; ils vous ont dit que vous ressembliez à Aline, il serait bien fâcheux pour elle