Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/16

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ils logeront à Paris, jusqu’au moment de leur départ pour la Bretagne ; la première chose à laquelle on va travailler, est de lever la lettre obtenue par le père de monsieur de Karmeil ; c’est de quoi le comte se charge. Les jeunes gens seront ensuite présentés à la cour, que l’on intéressera en leur faveur et par leur personnel et par la singularité de leurs aventures. Le comte imagine qu’ils doivent avoir une sorte de succès, et qu’ils exciteront de l’intérêt et de la curiosité. Tous les arrangemens d’ailleurs, dont je t’ai donné le détail dans ma lettre du dix-sept, seront tenus irrévocablement ; on n’instruira de rien le président sur la naissance de Léonore ; on continuera d’ignorer ce qu’il avait exigé sur l’enlèvement de l’une de ces sœurs au lieu de l’autre ; atrocité qu’il vaut mieux taire que de révéler. Ensuite les jeunes gens escortés d’un excellent conseil, partiront pour Rennes, où tout le plan dont je t’ai fait part, sera exécuté à la lettre. On ne s’en tiendra point là ; M. de Beaulé